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Des morts dues aux réactions aux drogues


HÔPITAUX DE L’HORREUR : Durant les années 1950 et 1960, les psychiatres Ewen Cameron, Heinz Lehmann et d’autres firent des expériences brutales et désastreuses sur des patients psychiatriques non informés.

Les plus tristement célèbres furent celles dirigées par Ewen Cameron (à l’Institut de psychiatrie Allan Memorial—photo ci-dessus) avec l’appui de la C.I.A. Dans le cadre du programme « MK ULTRA », l’agence américaine de renseignement finançait des expériences de contrôle de la pensée. Ewen Cameron brutalisait et estropiait des patients, utilisant drogues, électrochocs et lobotomies, afin de « déstructurer » et ensuite « reprogrammer » le mental humain. Les gestes de Cameron furent révélés au cours des années 1970 lors de commissions d’enquêtes sur les services secrets américains et plusieurs victimes furent indemnisées par le gouvernement canadien durant les années 1980. Par contre, aucune enquête policière ou gouvernementale n’a été faite quant aux expériences désastreuses utilisant des drogues psychiatriques conduites par Heinz Lehmann à l’Hôpital Douglas à Verdun bien que des patients en soient morts.

Trois des sujets de Lehmann ne furent pas si chanceux. Après s’être faits administrer de grandes quantités de chlorpromazine, ils moururent « d’impaction fécale », alors que la drogue détruisait la capacité de leur corps à avoir des mouvements intesti-naux normaux. L’article de la Gazette ne fit aucune mention des morts.

Tel que rapporté dans un article du Journal de l’Association médicale canadienne, une patiente de 51 ans, « vomit ses excréments fécaux, entra en état de choc et décéda. » L’autopsie révéla « une colite et une péritonite aiguës, secondaires à une grande masse fécale de type tumeur dans le rectum ».

Deux autres patients souffrirent de crampes abdominales, entrèrent en état de choc et moururent. Cinq autres patients développèrent une obstruction sévère des intestins et des douleurs intestinales aiguës.

Bob Dobson-Smith, président de la Commission des Citoyens sur les Droits de l’homme du Canada, a visité plus de 70 établissements psychiatriques au Canada en 1972 et 1973 lors d’une première phase de la campagne de longue date de son organisation pour exposer et supprimer les abus dans le domaine de la santé mentale. Durant ces tournées, il a rencontré des milliers de patients souffrant de maladies sévères, y compris la dyskinésie tardive suite aux traitements à la chlorpromazine.

Il se rappelle aussi avoir écouté, à cette époque, une émission radiophonique sur les ondes de Radio-Canada, dans laquelle Lehmann et un survivant psychiatrique étaient les invités.

« Cette patiente dit qu’elle avait été sur la chlorpromazine et qu’elle était maintenant incapable de marcher, a dit M. Dobson-Smith. Au lieu de suggérer qu’elle diminue le dosage, Lehmann recommanda qu’il soit doublé, pour produire une dose thérapeutique. »

Également, d’autres documents montrent que lorsqu’un des patients de Lehmann ne réagissait pas bien durant une expérience faite avec la drogue — financée par le Ministère américain de la santé, de l’éducation et du bien-être — Lehmann augmentait la dose plusieurs fois au-dessus de ce qui était recommandé dans la littérature. D’autres patients commencèrent à développer la jaunisse et des symptômes de la maladie de Parkinson durant ses expériences.

Obéissance passive

Le psychiatre Pierre Breggin, auteur et fondateur du Centre pour l’Etude de la Psychiatrie et de la Psychologie à Bethesda, au Maryland, a comparé les expériences de Lehmann à celles faites, en Allemagne, par les psychiatres de l’ère nazie. Il a dit que la chlorpromazine ne fut jamais destinée à traiter la maladie mentale, mais plutôt à mettre les patients hors « d’état de nuire ».

Breggin, qui a étudié à Harvard et que l’on consulte régulièrement en tant qu’expert sur les médicaments psychiatriques, a déclaré : « À bien des égards, quelques doses de ces médicaments peuvent accomplir ce que les Nazis ont mis des années à réaliser pour mettre des gens dans un état d’obéissance passive. En une seule année, la plupart des malades de la majorité des hôpitaux psychiatriques furent mis sur ces médicaments parce qu’ils étaient très efficaces pour éliminer les rébellions. »

Il y a une limite au blâme qu’on peut jeter sur les méthodes archaïques et les mauvaises conditions qui prévalaient dans le champ de la santé mentale à l’époque où Heinz Lehmann entreprit ses expériences.

La plupart de ses expériences ont été menées après l’adoption du Code de Nuremberg en 1947. Ce code est le document le plus important traitant de l’éthique de la recherche médicale et il est le premier du genre à garantir les droits des personnes sur qui on faisait des recherches. Ses dispositions incluent un plein consentement, signifiant aussi que les patients devraient avoir la capacité légale d’accorder leur consentement, et l’interdiction ou la fin des expériences là où il y a raison de croire qu’il y aurait mort ou qu’une infirmité pourrait s’ensuivre.

Selon Breggin, la littérature psychiatrique avait documenté les effets défavorables de la chlorpromazine bien avant que Lehmann ait commencé à tuer des patients en utilisant cette drogue. Ces documents incluent une étude publiée en juillet 1952, par les chercheurs français Jean Delay et Pierre Deniker, de même que des études réalisées par Rhône-Poulenc, le fabricant du médicament.

Andrew Scull, professeur de l’Université de Californie à San Diego qui a étudié le travail de Lehmann, a dit que, même pour l’époque, les études de Lehmann ont violé chaque principe fondamental d’éthique médicale.

« Ceci se passait exactement en même temps que les Procès de Nuremberg, a-t-il dit, en parlant des premières expériences de Lehmann avec la chlorpromazine. Il est difficile d’accepter les protestations du genre “Nous ne pouvions faire mieux”. L’idée est qu’ils le pouvaient. »


Scull a affirmé que la « science » derrière les expériences n’était pas de la science du tout. « La méthodologie qu’il a utilisée s’est résumée à donner le médicament à un tas de malades et à déclarer : “Nous les avons regardés avant et après et ils étaient clairement mieux après avoir pris le médicament.” »

« Peut-on considérer comme une amélioration le fait qu’un patient agressif s’assoie de manière apathique et en boule, après avoir reçu une lobotomie ? » se demande Scull.

Immortalisé par l’Argent Pharmaceutique

C’est après sa « percée » de 1953 sur la chlorpromazine que Lehmann devint une icône psychiatrique internationale. Scull mentionne que des affirmations selon lesquelles la chlorpromazine avait « amélioré » le traitement, a donné de la légitimité à la psychiatrie, et a ouvert la porte à un partenariat de plusieurs milliards de dollars entre la psychiatrie et l’industrie pharmaceutique.

L’Institut National de Santé Mentale à Washington, D.C., offrit de soutenir la recherche de Lehmann et lui donna un siège à son comité de sélection pour l’attribution des subventions. Comme indication de son importance, en 1963, pendant que les États-Unis réduisaient les allocations de recherche accordées à l’étranger, Lehmann recevait une subvention de $100 000. Si l’on considère que cela constitue une somme considérable pour aujourd’hui, pensez à ce que cette somme représentait à ce moment-là. Lehmann devint aussi un des membres ayant siégé le plus longtemps au Comité Consultatif du gouvernement sur la psycho-pharmacologie et dont la tâche était d’enquêter et de faire rapport sur tous les développements dans le domaine de l’utilisation des drogues en santé mentale.

L’argent a semblé couler interminablement vers Lehmann, en dépit de la nature de ses expériences et aussi en dépit de ses références médicales discutables.

Des documents obtenus du gouvernement du Québec révèlent qu’à partir de 1937, moment de son arrivée au Canada, jusqu’en 1963, Heinz Lehmann n’a jamais obtenu une licence l’autorisant à pratiquer la médecine. Il pratiquait en se servant d’un « permis temporaire » qui lui avait été accordé comme professeur à l’Université McGill.

Apparemment, ces références étaient suffisantes pour la communauté psychiatrique, même si une vérification faite auprès du Collège des Médecins et Chirurgiens du Québec a révélé qu’aucun « permis temporaire » officiel ou valide pour pratiquer la médecine n’a jamais existé au Canada.

Partenaires silencieux

Durant les deux décades et demie qui suivirent la révélation de l’infâme « contrôle mental » psychiatrique des années 50 et 60, seul le confrère de Lehmann, Ewen Cameron, fit l’objet d’un examen minutieux, dû au rôle éminent qu’il joua dans le programme MK ULTRA.

Le psychiatre Colin Ross, auteur de « Bluebird » : Deliberate Creation of Multiple Personality by Psychiatrists (Création Délibérée de Personnalités Multiples par les Psychiatres, ndt), a déclaré dans un entretien radiophonique à la station CKLN de Toronto : « L’Association psychiatrique canadienne a fait circuler de la désinformation qui a été joliment bien “achetée” par le public canadien. C’est-à-dire qu’Ewen Cameron n’était qu’un incident isolé et que cela est arrivé il y a longtemps dans les années 50... et qu’à ce moment-là, les standards éthiques étaient différents. »

« Bien, cela n’est pas vrai parce que cette recherche violait complètement les normes d’éthique de l’époque et de plus cela n’était pas un incident isolé. »

Cameron n’était pas le seul à bénéficier des subventions des services secrets, que ce soit à McGill ou ailleurs. Par exemple, des documents ont révélé que les subventions reçues par Raymond Prince à McGill, provenaient d’un sous-projet de MK ULTRA. D’autres personnes reçurent des subventions octroyées par le Conseil de Recherche de Défense du Canada.

En bout de ligne, l’argent du MK ULTRA alloué à Cameron provenait du Ministère américain de la Santé, de l’Éducation et du Bien-être et du Ministère américain de la Défense. Les fonds étaient envoyés par la CIA qui, à son tour, se servait d’un groupe de façade nommé le Fond pour l’Écologie Humaine (Human Ecology Fund, ndt).

Ces mêmes ministères du gouvernement américain financèrent généreusement les travaux de Lehmann grâce à des subventions déclarées totalisant des centaines de milliers de dollars. Ce dernier reçut également de l’argent du Conseil de Recherche de Défense du Canada.

Comme le révèlent les dossiers de la CIA maintenant accessibles et qui se trouvent à la Bibliothèque du Congrès à Washington, D.C., la quasi-totalité des malades traités par Cameron dans le cadre du programme MK ULTRA, reçut de la chlorpromazine.

James Turner, avocat de Washington D.C. qui a représenté avec succès les victimes canadiennes des expériences de Cameron dans leur poursuite civile contre la CIA, trouve significatif que la chlorpromazine n’ait pas été sur la liste des médicaments qu’elle testait à cette époque. Il a dit que l’omission montre la possibilité distincte que Cameron a eu un partenaire silencieux en Lehmann.


Traité en vedette dans la communauté psychiatrique pour avoir introduit les drogues dans les « traitements », Heinz Lehmann, psychiatre né en Allemagne, administrait des drogues « antipsychotiques » dommageables telle que la chlorpromazine aux patients et a effectué des centaines d’expériences humaines; certaines d’entre elles ont été prouvées fatales. Lehmann enseignait à McGill et dirigea l’institut clinique « Allan Memorial » de 1958 à 1971. Il ne fut jamais appelé à comparaître devant la justice pour ses actions.
Lehmann et Cameron étaient associés et comme Lehmann le dit dans un article qu’il a écrit après que Cameron ait établi le Département de Psychiatrie à McGill à la fin des années 1940 : « Cameron m’a donné l’occasion de faire de l’enseignement aux étudiants préparant une licence et à ceux qui en avaient déjà une. »

Pendant des dizaines d’années, Lehmann continua son affiliation à McGill. En 1958, il devint directeur clinique et professeur associé de psychiatrie, puis en 1971, directeur du département de psychiatrie. Dans les années où il fut moins en vue, il prit, en 1979, la position de professeur auxiliaire et en 1981, celle de professeur émérite. Lehmann est mort en avril 1999, immortalisé dans l’histoire médicale nord-américaine.

Il existe certainement assez de preuves des liens entre Lehmann et Ewen Cameron et de ses actions inhumaines envers des patients, pour soulever de sérieuses questions, dit le survivant psychiatrique et activiste, Don Weitz.

M. Weitz, fondateur du groupe People Against Coercive Treatment (PACT, Individus contre le Traitement Coercitif), a déclaré que Lehmann n’était pas un guérisseur ou un défenseur des droits humains.

« Lehmann était un vendeur de drogues, un partisan des chocs et un tortionnaire, tout comme le psychiatre Ewen Cameron. Nous savons maintenant que Lehmann a drogué de force des patients psychiatriques avec une drogue expérimentale présentant de réels dangers telle que la chlorpromazine. Il savait ou aurait dû savoir que cette drogue causerait des dommages sérieux incluant des dommages au cerveau. »

L’apprentissage de la vérité

Pourtant il reste des questions sans réponse concernant la nature et l’étendue des expérimentations sur des humains au Canada. Certains fondent leur preuve sur le fait que la chlorpromazine, le médicament dont le crédit de la découverte de l’utilisation sur les malades mentaux fut attribué à Heinz Lehmann en 1953, était utilisée sur les orphelins du Québec dans les institutions psychiatriques, dès 1947.

De nos jours, M. Dobson-Smith dit que la question n’est pas vraiment de savoir si oui ou non le travail de Lehmann et des autres a été fait pour le compte des services secrets. « La raison pour laquelle ils l’ont fait ne change rien dans la vie des malades qui ont souffert. Maintenant, la chose la plus importante est que les survivants et leurs familles apprennent la vérité et soient dédommagés. C’est la seule façon dont le Canada peut clore ce chapitre de son histoire en gardant intact quelque sens de l’honneur. »

« Les psychiatres et les autres savaient ce qui se passait, a-t-il dit. Toute théorie du “bandit solitaire” ne tient pas... » M. Dobson-Smith fait remarquer que la communauté psychiatrique de cette époque au Québec était très petite. Les dossiers du bureau du Protecteur du Citoyen du Québec montrent que, en 1950, il y avait seulement 15 psychiatres autorisés à pratiquer. Ceci rend donc le scénario du psychiatre travaillant dans l’isolement une « impossibilité absolue ».

M. Dobson-Smith déclare : « Et qu’en est-il de la profession vue dans son ensemble ? Aujourd’hui encore, les psychiatres pardonnent et excusent les activités de ces membres éminents. La plupart d’entre eux exercent dans le même esprit : droguant, donnant des chocs et découpant des malades, et continuant d’affirmer que le traitement est “meilleur” maintenant, plus “moderne”. Et ils ne cessent d’affirmer que de plus en plus de gens sont mentalement malades. Ceci indique que c’est une industrie incompétente, insouciante et fréquemment destructive, ayant une moralité très douteuse. »

Vers la fin de sa vie, au cours d’un entretien de presse dans lequel il a discuté des années pendant lesquelles il a fait des expériences, Lehmann a déclaré : « Je n’ai pas demandé aux malades, je n’ai pas demandé aux parents... Je ne devais certainement pas demander au gouvernement, chose que je devrais faire maintenant... J’ai fait ce que je pensais être correct. »

En faisant ce qu’ils pensaient être correct, Lehmann, Cameron et d’autres comme eux, piliers de la communauté psychiatrique canadienne de jadis, ont agi au-dessus de la loi et ont laissé un héritage de vies brisées.

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